„ Comme la perle de rosée suspendue au brin d'herbe de la prairie ; comme la goutte de miel attachée au calice de la fleur ; comme la poussière d'or et d'azur qui recouvre l'aile du papillon, l'innocence, au moindre contact impur, tombe et disparaît sans retour. “
- Jean-Napoléon Vernier -
Non, ce qui est inacceptable, c'est moins d'avoir impliqué ses propres enfants dans un conflit qui ne les concerne pas, que d'avoir tenté constamment de légitimer un profond antagonisme dont personne, à part celui qui le manifeste, n'est responsable. C'est cette haine sans fondement, à laquelle on a voulu donner une semblance de légitimité en convainquant les autres de son caractère approprié, qui est inacceptable. Parce que les autres en question, lorsqu'ils sont des enfants, n'ont pas la possibilité, ni le désir d'ailleurs, de vérifier la validité des affirmations de ce parent. Leur amour-propre, ainsi que leur estime personnelle, dépendent essentiellement du regard de ce parent qui s'est laissé aller à épancher son ressentiment en public. Pour ces enfants, pris dans cette tourmente émotionnelle, en raison des sentiments exacerbés de ce parent, le bon cap ne peut leur être fourni que par cette même personne qui les déstabilise. Ils doivent donc nier l'abus, car perturber aussi gravement des jeunes consciences en devenir est bien un crime dont ils sont victimes. Ils doivent apprendre avant l'heure, avant de pouvoir raisonner, que la haine est une maîtresse puissante et respectable, capable de dicter nos actes et de nous faire préférer le goût de la vengeance à la résolution équitable des conflits.
Il est, en effet, inacceptable de constater qu'un parent puisse à ce point pervertir l'esprit d'un enfant, l'obligeant à renoncer à la chaleur humaine d'un proche pour lui faire plaisir. Tout ceci parce qu'un adulte est capable d'exercer un ascendant psychologique dévastateur sur un mineur.
Nous pouvons tout accepter d'un individu, mais pas qu'il mette des armes de destruction massive entre les mains d'un enfant.
L’innocence bafouée ne se répare pas. C’est ce genre de déprédation qui sévit de plus en plus à une époque où le mensonge et la manipulation sont inscrits dans les mœurs. Lorsqu’il n’y a que des adultes concernés par ces filouteries, on peut ne pas s’en offusquer, mais mettez un agneau au milieu de ces malandrins et son destin se voit scellé de la manière la plus funeste.
C’est malheureusement de plus en plus le sort de ces enfants qui n’ont pas demandé de venir au monde dans des familles où un ou plusieurs de leurs parents vont les utiliser pour assouvir leur besoin de revanche personnelle. D’un seul coup, ces enfants perdent leur innocence ainsi que l’amour inconditionnel, auquel ils ont droit, pour se développer sainement.