De voir soudain son passé éprouvant s’illuminer à travers les témoignages d’autrui vous donne envie de pleurer de soulagement.

Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

Après vous être vainement interrogé durant toutes ces années d’opacité, vous avez finalement acquis la connaissance de l’influence incroyable que certaines personnes, dissimulées derrière les portes closes de leur logement, sont capables d’exercer sur leurs proches.

„ Toute vérité est une route tracée à travers la réalité. “
- Henri Bergson -

Devant vous s’ouvre un manuel, une sorte de mode d’emploi, où tous les mécanismes pathogènes sont décrits minutieusement, avec une clarté impressionnante. À tel point que plus aucun doute ne plane sur les intentions du responsable de votre exclusion.

Vous comprenez soudain l’horrible engrenage qui a conduit vos propres enfants à mordre à l’hameçon et à vous éjecter de leur vie.

Savoir que vous n’êtes plus le seul à qui cela est arrivé, c'est une consolation qui ne peut que vous réjouir. Même si la solution est encore hors d’atteinte, vous détenez désormais la clé du problème.
Si une personne avisée vous avait dit que de telles choses existent, vous l’auriez probablement cru pour la forme, mais au fond de vous, vous auriez continué de douter.

Alors qu’entendre cette vérité, de la bouche d’une personne qui a vécu les mêmes événements que vous, a un tout autre impact.
Maintenant, une grande partie de la charge émotionnelle et de la confusion qui vous animaient se trouve enfin levée. Vous n’avez surtout plus à vous reprocher d’être le seul à être tombé dans cet abîme et de n'avoir pas su y faire face.

Si votre situation a été celle d’un enfant amené à prendre parti pour un parent, au détriment d’un autre, vous avez d’autant plus la possibilité de vérifier la validité des déclarations expliquant cette aliénation, lorsque vous constatez que d’autres enfants ont été confrontés aux mêmes manœuvres déstabilisantes. Vous avez, par conséquent, beaucoup moins de raisons de douter de votre propre ressenti. Par ailleurs, vos souvenirs vous aideront à remettre les choses dans leur contexte originel.

Récompenser un acte abusif équivaut à nier son existence. Si l’acte abusif n’existe pas, la victime n’a pas à s’en plaindre. Si elle en souffre, elle doit en chercher la cause ailleurs.
C’est le lot quotidien des nombreuses victimes de l’aliénation parentale, autant d’enfants écartés d’un parent qui les aime que de ces mêmes parents exclus. Toutes ces personnes s’interrogent sur l’existence même d’un crime, qui s’exerce en toute impunité et qui procure, de plus, paradoxalement, une gratification et une reconnaissance à son auteur.

Sachant que ces parents « aliénants » agissent avec la totale conviction d’être dans leur bon droit, puisqu’ils obtiennent des avantages directs de leur comportement, n’importe quel observateur neutre est confronté à un dilemme.

Doit-il valider la croyance du parent exclu, en reconnaissant l’existence d’un crime, alors que les victimes supposées, c’est-à-dire celles qui ont un contact direct avec le criminel, comme c’est le cas des enfants, semblent si bien se porter, qu’elles nient totalement l’existence du problème ?

Quelles raisons aurait cet observateur de pousser plus loin son investigation ?

Quelle permission aurait d’abord cet observateur de pénétrer dans l’univers privé de la famille où vivent les enfants pour y mener sa propre enquête ?

Si l’observateur neutre n’a pas la possibilité de confirmer la véracité des accusations du parent se sentant exclu, puisque ce dernier n’a qu’une connaissance limitée de ce qui se trame (ou ne se trame pas) derrière son dos, sur quelle base doit-il alors étayer les résultats de sa recherche ?

On comprend aisément que les principes de neutralité et d’objectivité sont remis en cause lorsqu’un intervenant externe n’ayant pas les moyens de vérifier les informations fournies, décide néanmoins de se prononcer sur un cas déterminé. Qu’il se prononce au feeling ou avec l'impression de se trouver confronté à un cas similaire qu’il a déjà rencontré, ne change rien au fait qu’il est foncièrement ignorant des tenants et aboutissants de la situation en question ! À noter que même s’il choisit de ne pas se prononcer, ce qui est sans doute une bonne réaction initiale, son inaction ou sa passivité sont ultérieurement inadéquates, si un abus a été effectivement commis par un parent (voire les deux) sur les enfants.

Le problème n’existe pas

Les moyens d’intervention étant naturellement limités, il est alors fort compréhensible d’en tirer comme conclusion que le problème n’existe pas. Il n’existe pas tant qu’il n’y a pas de dérapage, ou, en d’autres termes, tant que l’on ne sort pas des normes communément admises.

Certes, il existe une forte inimitié entre les parents. Mais, cela n’est pas exceptionnel. C’est même très courant dans un système fondé sur la confrontation plutôt que la médiation. Les familles « intactes » ne sont d’ailleurs pas épargnées par cette propension à vouloir régler leurs différends par la manière forte.
Certes, les enfants ont une dent contre un de leurs parents. Cela arrive partout. Ils le rejettent. C’est un peu moins fréquent, mais ce n’est pas exceptionnel.

Par ailleurs, les enfants ne sont pas des asociaux. Ils réussissent plutôt bien leurs études. Ils semblent bien intégrés. Finalement, à les voir, ils ne manifestent aucune des souffrances dont ils devraient théoriquement être affublés. Ils rient. Ils font la fête. Ils ont des amis, des loisirs. Comme tous les enfants, adolescents ou adultes de leur âge.

Quelles raisons devraient avoir un de leurs parents de ne pas se réjouir de ce constat ?

Faut-il pour autant conclure que le problème de l’aliénation n’existe pas ?

Certainement pas, puisque au moins une personne, en l’occurrence, le parent qui est exclu, considère cette situation problématique. Par ailleurs, comme nous l’avons vu en préambule, de nombreux autres parents se trouvent dans une situation analogue à la sienne.
Tous estiment qu’ils ont été exclus, contre leur gré, de la vie de leurs enfants, alors qu’ils n’étaient, de loin pas, des parents indignes.

N’est-il donc pas raisonnable de considérer qu’il y a un vrai problème ?

Pour les besoins de notre analyse, partons donc de la constatation qu’au sein d’une famille déterminée, le problème de l’exclusion parentale ne concerne qu’un parent et voyons dans quelle mesure ce problème « personnel » a un impact sur les autres protagonistes.
Comme nous pourrions nous en tenir au diagnostic d'autres membres de la famille, qui prétendent que le problème, c’est justement ce parent, et que sans lui, le problème n’existe pas, attachons-nous d’abord à comprendre ce parent, considéré, à tort ou à raison, comme un vrai empêcheur de tourner en rond.

Le problème existe

Il faut d’abord admettre que le problème existe en raison des liens biologiques de ce parent avec ses enfants. Si les enfants n’étaient pas de lui, ce parent n’aurait a priori aucune raison de se sentir exclu.

Nous pouvons cependant très bien imaginer une situation où le parent, se sentant exclu, n’est pas le père ou la mère des enfants. Il n’est pas le père et les aime peut-être, parce qu’il a assisté à leur naissance, les a tenus dans ses bras, les a vus grandir, du moins quelques années. Idem pour une mère qui les aurait adoptés. À noter que le père peut aussi avoir la conviction d’être le père, alors qu’il ne l’est pas. Ou au contraire, douter de l’être, alors qu’il l’est vraiment. Voir désirer de ne pas l’être, compte tenu de la situation d’exclusion qui lui semble inextricable. Nous pouvons admettre que pour le parent se trouvant dans cet état d’esprit, ne pas être le père de l’enfant lui épargnerait beaucoup de problèmes.

Aussi pénible que puisse représenter le fait de se trouver séparé d’êtres que l’on aime, on se remet bien mieux de leur absence lorsque l’on n’a pas de lien consanguin avec eux. Il est bien plus facile d’oublier son ex que les enfants que l’on a avec lui.

C’est uniquement sur ce partage d’identité génétique que joue donc l’exclusion. Parce que contrairement à ce qui est l’usage dans le règne animal, quoique de nombreux exemples soulignent cet attachement au noyau familial, sans que l’on prête aux animaux un niveau de conscience très élevé, l’être humain se préoccupe de sa progéniture. Peut-être d’ailleurs autant les pères que les mères.

Cet héritage biologique, cette notion de liens parentaux, concerne aussi les grands-parents, les tantes et les oncles, les demi-frères et les cousins. Tous ces individus sont désormais « exclus » de la vie des enfants « aliénés », au même titre que le parent rejeté. Nous pourrions rétorquer que toutes ces personnes n’ont pas été sciemment exclues et qu’elles ne font tout simplement plus partie de la vie des enfants, car finalement, dans l’existence, chacun mène sa barque à sa guise.

Se contenter d’une telle échappatoire ne dissipe pas le malaise profond produit par un traitement de faveur, pour le moins inéquitable, envers le parent laissé pour compte. Inéquitable est surtout dérangeant, car il introduit un mécanisme totalement aléatoire dans le fonctionnement des familles, conditionnant la destinée de ses membres et sur lequel personne n'est à même d’agir, même pas ceux qui parviennent à imposer leur loi. En apparence, cette inconstance pourrait constituer le seul point positif de l’injustice fondamentale qu’est l’exclusion parentale. Cependant, il n’est certainement pas recommandé de vanter les mérites d’un système familial aussi arbitraire et chaotique.

Revenons aux sentiments du parent qui ne désire pas partager un héritage biologique avec l’autre parent, là où il n’y en a manifestement un. Seul le sentiment d’être l’unique détenteur, ou en d’autres termes, propriétaire de l’enfant, rend explicable son attachement exclusif et son refus de partage.

Ce sentiment ne semble justifiable, de plus pour une raison biologique, que si ce parent est la mère. En effet, on a de la peine à imaginer d’où proviendrait ce droit absolu attribué à un homme, certes père biologique de l’enfant, mais désirant écarter une mère digne et respectable de la vie de leur progéniture. Cela semble tout à fait inconcevable et tout le monde serait probablement d’accord de qualifier le comportement de cet homme comme étant particulièrement abusif.

Lorsqu’une femme se trouve dans la position d’exercer un pouvoir unilatéral sur son enfant, le jugement à son égard est beaucoup moins sévère. Dans la conscience populaire, son comportement n’est absolument pas de l’ordre de l’inacceptable, mais plutôt du parfaitement convenable et légitime, quand il n’est pas admirable.

En effet, existe-t-il une marque de dévouement plus grande et digne d’éloges que celle d’une mère entièrement focalisée sur le sort de son enfant ?

Là où le bât blesse, c’est qu’à de rares exceptions près, une mère ne vit pas en autarcie, dans une parfaite symbiose avec son enfant. Cette mère a certes des droits, mais également des devoirs vis-à-vis de la collectivité qui l’abrite en son sein. Cette mère a pour vocation de préparer son enfant à devenir un adulte responsable. La société est certes redevable à cette mère de lui apporter les citoyens de demain. La société lui offre les conditions de son épanouissement et de celui de son enfant, cependant seule une situation de détresse majeure autorise cette mère à élever son enfant seule, d’autant plus lorsque l’autre géniteur de l’enfant est prêt à apporter son précieux concours.

Le cœur du problème

Ainsi, nous arrivons au cœur du problème. Il n’est moralement pas admissible de se défaire d’un parent à même de participer positivement au développement de l’enfant, bien que l’autre parent juge sa présence superflue, car ce faisant, c’est la société tout entière qui va en pâtir.

Par conséquent, les mères qui élèvent volontairement leurs enfants sans père et sans repères, dans le but de briser un lien naturel propice à favoriser le développement harmonieux d'un enfant, commettent un délit, non seulement contre leurs enfants, mais également contre la collectivité.

Quel type de caractère doit donc posséder cette mère qui a accouché d’un enfant et dont le père doit être jeté au rebut, car il n'est, selon elle, d’aucune utilité ?

Avant de répondre à cette question essentielle, considérons d’abord l’attitude de celui qui est dans l’impossibilité de partager un héritage biologique, étant écarté sans ménagement de ses enfants, qu’il les ait portés dans son ventre ou pas (beaucoup de mères sont également victimes de l’aliénation parentale).

Nous devons d’abord bien admettre que c’est le sentiment de propriété transmis par les liens parentaux qui lui rend intolérable un éloignement de ces enfants. Si ce parent apprenait qu’il n’est pas le père biologique, il pourrait certainement faire son deuil de cette séparation et même en rire. La situation est cocasse et elle n’est pas exceptionnelle. Le même raisonnement pourrait être appliqué à une mère, avec une différence notoire toutefois. Il faudrait, en effet, imaginer une substitution rocambolesque dans une maternité, pour justifier que l’enfant n’est pas d’elle, car son sentiment d’avoir enfanté est quant à lui vérifiable et bien réel.

Certes, ce parent écarté peut avoir le sentiment légitime d’avoir été abusé et finalement trahi par son conjoint. Quant à la mère exclue, si elle peut difficilement faire le deuil d’enfants qui ne sont pas d’elle, mais dont elle s’est occupée, il lui sera d’autant plus pénible d’être séparée d’un enfant qu’elle a conçu.
Parce que c’est bien cela le propre des liens parentaux, ils ne sont pas effaçables ni interchangeables. Même lorsque l'on souhaiterait s’en passer ou s’en défaire, on se retrouve pieds et mains liés face à des obligations morales et sociales. Nous voulons bien sûr faire allusion à ces parents bien contents d’être débarrassés de leurs enfants, mais qui sont ramenés à l’ordre par la justice. Nous reparlerons plus loin de ce sentiment d’obligation qui est en fin de compte le levier qui permet paradoxalement l’exclusion parentale.

Un sage pourrait sans doute paraphraser Gibran Khalil Gibran en disant : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. »

Quoi que cette vision aide à supporter une rupture du lien non consentie, elle ne résout fondamentalement pas la situation, car la réalité génétique nous rappelle en permanence que ces enfants sont bien à quelqu’un, même lorsque les parents qui les ont conçus ne jouent plus aucun rôle dans leur vie.

Chez les êtres humains, les liens filiaux ont aussi une importance éthique, qui présuppose un engagement réciproque des parents. En excluant un parent de la vie de ses enfants, on brise un accord tacite. C’est-à-dire que le parent qui prend des dispositions afin de miner le rapport de ses enfants, sans justification valable, avec l’autre parent, rompt obligatoirement ses engagements moraux envers ses propres enfants. Les mêmes engagements que ces enfants sont supposés reproduire une fois adultes.

Tout le problème est donc d’estimer la validité des raisons invoquées par le parent effectuant la cassure.

Le problème existe aussi lorsque les raisons de la mise à l’écart d’un parent par l’autre ne sont pas recevables. Il faut bien admettre que les motifs invoqués par le parent excluant doivent être assez graves pour justifier une rupture totale.

Le problème est aussi de savoir si certains parents sont prêts à recourir à des extrémités comme le kidnapping de leurs enfants, symbolique et (ou) réel, s’ils manquent de justes motifs à faire valoir ?

Dans cette éventualité, une autre composante est nécessaire pour formaliser l’exclusion. Il est indispensable de discréditer l’autre parent et de le calomnier en justice, si celui-ci essaie de s’opposer légalement à son éviction de la triade familiale. Il se pose alors la question de la validité des informations fournies par le parent aliénant et par conséquent de la capacité des représentants de la justice à déceler une déposition diffamatoire.

Problèmes personnels

Avant d’en arriver à l’aspect purement légal de l’exclusion parentale, il est utile de se pencher sur les motivations d’un parent désirant écarter l’autre de ses enfants :

1. Avantages matériels et psychologiques
2. Vengeance
3. Désir physique de possession exclusive

Un parent instable, souffrant de difficultés psychologiques récurrentes, comme son histoire personnelle le révèle bien souvent, si l’on prend la peine de s’y pencher, est d’autant plus enclin à choisir des solutions radicales à ses problèmes, comme l’exclusion parentale, ou carrément le kidnapping parental.

Pris individuellement, chaque point énuméré ci-dessus ne produit pas obligatoirement le passage à l’acte conduisant au rejet de l’autre parent. Toutefois, la conjonction de ces éléments favorise grandement la réalisation d’une exclusion parentale.

Si l’on considère d’abord les avantages matériels et psychologiques, il est compréhensible que ces paramètres ont un effet incitateur déterminant sur un parent se trouvant en situation de crise. Ils lui permettent d’envisager rapidement un changement de condition, en passant d’un état passif (dépressif) à un rôle actif, où il se trouve, grâce à ses enfants, immédiatement au centre de l’attention et ainsi pris en charge. La seule condition requise pour obtenir cette transformation, très enviable pour ce type de parent qui n’a pas pour habitude de se remettre en question, est de tenir le rôle de la victime. Il dispose d’un bouc émissaire sous la main en la personne de l’autre parent. En agissant de cette manière, la supposée victime n’a quasiment aucun effort à fournir dans la société actuelle, où la victimisation est devenue une affaire très rentable. Un vrai commerce organisé, réunissant les prestataires de services et leurs clients potentiels, tout ceci aux frais de la collectivité.

Que l'on se comprenne bien, il ne s’agit bien entendu pas de nier la condition de victime qui existe bel et bien, mais d’empêcher les usurpateurs de s’arroger ce statut pour en tirer des avantages personnels.
Cette forme d’injustice est d’autant d’autant plus préoccupante que les professionnels chargés de secourir les victimes sont la plupart du temps incapables de faire la différence entre une personne qui souffre réellement, et qui par conséquent devrait obtenir des soins en priorité, et un imposteur désirant juste profiter du système social mis en place par les institutions.

Inopinément, le seul effort que doit souvent fournir un parent abusif pour bénéficier de prestations dévolues aux vraies victimes est celui d’avaliser la version des faits qui lui est suggérée par des intervenants externes incompétents ou peu scrupuleux.

Fausse victime

Peu importe que ce parent, qui prétendument souffre le martyre, n’en soit pas à son coup d’essai. Peu importe que ses relations précédentes aient été toutes entachées par la même fuite en avant si nuisible. Peu importe encore que le parent éjecté et sa famille aient aidé de leur mieux ce parent « en détresse » chronique. Soudain, contre toute attente, l’histoire de cette fausse victime se trouve réécrite, de telle manière que le mythe nouvellement créé prenne définitivement le pas sur la réalité des faits.

De tels retournements de situations sont devenus monnaie courante. Une fois que le processus est engagé, il est très difficile de désamorcer ses conséquences funestes. C'est-à-dire l’exclusion totale du parent mis sur la touche, et plus gravement encore, l’aliénation parentale qui va s’installer dans la famille remodelée, à travers le lavage de cerveau des enfants.

Concernant la vengeance, on comprend facilement qu’elle puisse être envisagée par des parents se sentant trahis. Un intrus arrive et menace d’occuper la place qu’ils ont dans le cœur de leurs enfants. Cette situation est d’autant plus difficile à accepter que c’est un étranger qui s’attribue, par sa seule présence, le rôle parental du conjoint trompé. Le parent bafoué désire naturellement renforcer sa mainmise sur les enfants. Il est alors envisageable qu’il considère l’exclusion parentale comme une réponse appropriée. En plus de se venger, ce parent ne veut pas perdre sa position. S’il peut également en tirer des avantages matériels, comme nous l’avons vu précédemment, l’exclusion parentale devient alors tout à fait indiquée. Parfois, les idées de revanche, ne proviennent que de la prédisposition à la quérulence de certaines personnalités et ne reposent sur aucune trahison vérifiée. Il s’agit en définitive juste d’un amour-propre blessé dont la motivation est souvent des plus futiles et qui ne sera, bien évidemment, jamais évoquée dans les dépositions juridiques.

Attachement physique viscéral

Quant à l’attachement physique viscéral que certains parents vouent à leur enfant, considéré comme le prolongement d’eux-mêmes, nous avons souligné à quel point de telles relations, fondées sur un sentiment de propriété exclusive, déterminent les actions de certains parents envers leurs enfants et notamment envers tous ceux qui sont susceptibles de remettre en question cette osmose malsaine.
Dans ces cas de figure, tous les prétextes sont bons pour justifier une exclusion parentale. La seule existence d’un autre parent porte ombrage à ces parents réfractaires à toute forme de collaboration. Le besoin de contrôle de ces parents aliénants est total et ne supporte aucune contestation.
Dès la naissance de l’enfant ou peu de temps après, l’intrus doit être écarté. Il a beau être dévoué et fidèle à son conjoint, cela ne change rien à son sort. Sa disponibilité et son attachement sont simplement utilisés pour fomenter la discorde et le culpabiliser. La passivité du parent cible, ainsi que sa tendance à s’attribuer inconsciemment la responsabilité du conflit, sont les leviers sur lesquels s’appuie le parent abusif, afin d’accroître son emprise sur les enfants et pour parvenir à le rayer progressivement de la carte.

Ces relations possessives et dysfonctionnelles, à la limite de l’incestueux, où le rôle de chacun est perverti dans le plus grand secret, sont le parcours obligé des enfants laissés sans défense entre les mains de parents irresponsables. Elles corrompent profondément les enfants en ayant un impact catastrophique sur leur développement affectif. Ces cas, en nette recrudescence en raison de l’effondrement des valeurs familiales classiques, constituent un vrai phénomène de société où la maltraitance est en quelque sorte légitimée par le silence des institutions.

Grâce à l’influence destructrice d’un parent, il est parfaitement possible de transformer un enfant innocent, destiné à vivre dans un foyer où est censé régner l’amour inconditionnel, en petit soldat, qui va en découdre, sans le moindre état d’âme, sur les champs de bataille créés par des adultes perturbés.

Aujourd’hui, il est encore possible de bafouer en toute impunité les droits fondamentaux de l’enfant en prétendant agir pour leur bien.