Un des tout premiers expédients utilisés par les parents aliénants est la calomnie devant les tribunaux et les services sociaux. D'un point de vue juridique, ce genre de manœuvre a un poids non négligeable, non seulement émotionnel, mais aussi procédural. Ce second aspect se concrétise par le volume documentaire produit. Certains parents, qui doivent lutter contre l'aliénation parentale, sont, en effet, submergés par cette masse de papiers contenant les allégations les plus invraisemblables, ainsi que les accusations les plus infamantes, au point qu'ils n'en voient jamais la fin. Cette manœuvre de combat caractéristique est comparable à celle du tapis de bombes préliminaire, précédant les corps à corps fratricides sur le champ de bataille. Très souvent, ces attaques laissent des séquelles physiques et morales irréversibles. Il vaut mieux, donc, prendre toutes les précautions pour les anticiper.

« Qui cherche plus que le nécessaire se livre à l'erreur. »
- Hazrat Ali -

Vouloir imposer la manière forte à son adversaire, alors que l'ennemi dispose de beaucoup plus de moyens et qu'il est surtout déterminé à les utiliser de la manière la plus brutale, est une forme de suicide. Un autre risque de l'escalade belliqueuse est de perdre tout sens de la mesure, ainsi que le peu de crédit que l'on a pu conserver auprès de ses propres enfants. Finalement, privilégier une procédure antagoniste très conflictuelle, c'est accepter la logique de son adversaire. C'est accepter de jouer sur son terrain, avec le risque de recourir à ses mêmes méthodes ; bref, de se renier totalement.
Beaucoup de parents, caressant l'espoir de terrasser leur adversaire, font encore la même erreur, convaincus par les perspectives de victoire que leur offre un système juridique axé sur le litige. Cette erreur fatale est souvent irrécupérable, car toutes les décisions en sa faveur, extorquées par celui qui manifeste la plus grande quérulence, quitte à verser dans l’affabulation et la calomnie, sont ensuite brandies comme les preuves de sa bonne foi. Dans la plupart des cas, compte tenu de l'aspect civil et non pénal de ces procédures, aucune enquête judiciaire n'est entreprise pour vérifier la véracité des allégations.

De nombreux parents, ulcérés par le résultat catastrophique de leurs démarches, se sentent ensuite contraints de dépenser une énergie folle et beaucoup d’argent, juste pour prouver la nature mensongère des accusations portées contre eux. Ceci avant même de pouvoir exercer leurs droits parentaux et d'obtenir un contact satisfaisant avec leurs enfants. Tenter de se justifier équivaut indirectement à donner du crédit à leurs détracteurs et à leurs arguments bâtis sur du vent.
Très étonnamment, ces parents fort dépités ne semblent pas avoir retenu la leçon d’une stratégie peu judicieuse. En effet, ils conseillent généralement à ceux qui écoutent leurs doléances de s’engager dans la même voie que celle qu'ils ont empruntée !

Certains se répandent dans la presse ou les réseaux sociaux, de préférence sous un nom d’emprunt, afin que personne ne puisse les reconnaître. Ce qui prouve accessoirement qu'aucun jugement définitif n'a été prononcé en leur faveur. Dans ces conditions, la publication malencontreuse de leurs dépositions en justice ne fait que mettre de l'eau dans le moulin de leurs adversaires.
Nous découvrons, par exemple, que l'auteur d’un pamphlet contre la justice aux affaires familiales, plaignant dans la procédure à laquelle il se réfère, se porte garant que les lits dont il dispose pour ses enfants sont tout à fait adéquats et que par conséquent il réclame la réactivation de son droit à héberger ses enfants deux nuits par mois. Cependant, il doit également faire face à l'accusation que son comportement est imprévisible et que ses sautes d'humeur effraient son ex-épouse, ce qui la conduit à demander au tribunal de prononcer une ordonnance restrictive contre lui, afin qu’il ne l’approche plus. Avec moult détails, ce parent plaide sa cause à des lecteurs qui n’ont par ailleurs aucune possibilité de vérifier la véracité de ses dires.
Néanmoins, il tombe sous le sens qu’il est quasiment impossible de s’occuper d’un petit enfant, s’il est simultanément impossible d’entrer en contact avec sa mère (ou son père selon les cas).

La tactique du parent manipulateur est très simple. Elle consiste d'abord à nier qu'il y ait un quelconque problème d'aliénation et à ne pas donner l'impression de s'opposer à un rapprochement du parent exclu. En pratique, le parent aliénant s'éloigne géographiquement de son ex-conjoint, compliquant son accès aux enfants. Ce dernier va donc essayer de se rapprocher d'eux. Dans le cas présent, en déménageant dans la même ville où ils résident. Mais, ce faisant, il se rapproche dangereusement de son ex et représente alors une nuisance directe pour elle, d’autant plus qu'elle s'est remariée et ne va manquer de souligner le danger imminent que représente cette tentative d’intrusion dans sa vie, qui en réalité ne la concerne pas, puisque c’est uniquement l’enfant que le parent exclu souhaite voir. Mais, ce n’est pas tout. Manifestant sa bonne disposition, le parent désirant rester présent dans la vie de ses enfants loue volontairement un logement plus grand (alors qu'il vit seul) comportant une chambre de plus pour sa fille aînée, lui procurant ainsi tout le confort qu'on lui reprochait de ne pas lui fournir. Sa fille décore d'ailleurs sa chambre elle-même. Et, subitement, il se trouve confronté à des accusations délirantes. Il est instable, voire menaçant. Il faut prendre des mesures drastiques pour l'empêcher d'empoisonner la vie des enfants. Si l'on se met à la place du parent exclu, on n’a aucune peine à imaginer à quel point il en a gros sur la patate, pour employer une expression imagée.
Il se plie d'abord à une exclusion unilatérale. Ce faisant, il constate le fossé qui se crée jour après jour avec ses enfants. En subissant ces dispositions injustes, un tel parent s'humilie à ses propres yeux et à ceux de ses enfants. Un tel parent fulmine, car non seulement son respect de la loi ne lui permet pas de satisfaire ses droits légitimes, qui sont en réalité des besoins humains fondamentaux, mais de plus, ce même appareil judiciaire, censé protéger ses enfants, lui met encore les bâtons dans les roues.

Tous les parents qui ont enduré un tel abus savent à quel point il est mortifiant de se trouver ainsi impuissant à contrer l'injustice la plus flagrante. C'est un vrai supplice de tantale qui fait désespérer l'individu le plus solide. Et, cela, le parent aliénant le sait très bien. Beaucoup de parents exclus craquent sous le poids de ces procédures avilissantes qui réduisent les individus bien intentionnés en simples marionnettes manipulées par des personnes malintentionnées ou incompétentes.

Une manière très puissante de faire une opposition constante est d'éluder totalement le problème en question (les rapports satisfaisants d'un parent avec son enfant) en se focalisant sur des détails et plus particulièrement sur la manière de saborder des arrangements plus ou moins prédéterminés ou dont il est normal de considérer qu’ils coulent de source. Par exemple si le parent a deux enfants qui participent à deux activités différentes le même après midi où un seul de leurs parents est avec eux, il semble naturel et plus ou moins tacitement admis que le parent libre de toute contrainte ce jour-là va essayer de faire ce qui est en son pouvoir pour faciliter l'organisation de cette journée. Un parent aliénant va au contraire utiliser cette opportunité pour saborder l'agenda prévu par l’autre parent et pour contourner la loi à son avantage. Il prétexte, par exemple, que cette journée va être stressante pour les enfants, qu'il est préférable d'y renoncer ou de la reporter. Il peut aussi exiger qu'un des enfants reste avec lui et se décommande des activités prévues. La raison invoquée sera de ne pas perturber les enfants ; or en empêchant la réalisation du programme prévu, plutôt que de proposer des solutions facilitant leur mise en place, le parent montre franchement sa volonté de faire obstruction. Si cette réalité pénible est bien perceptible au parent se trouvant soudain devant des difficultés imprévues, démontrer la mauvaise foi du parent peu conciliant est une autre paire de manches. Si bien qu'à moins d'entamer une procédure légale, parfois complexe, coûteuse et sans aucune garantie de succès, il est peu probable d'infléchir le comportement d'un parent aliénant. 

 Ces situations d'impasse fréquentes illustrent en tous les cas la nécessité de trouver d'autres stratégies, sans doute moins tournées vers la confrontation, afin de disposer d'outils efficaces sur le long terme, car il ne fait aucun doute que ce spectacle affligeant, quel que soit le responsable n'est certainement pas un bon exemple transmis aux principales victimes de l'aliénation qui sont les enfants.