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Sachant que vous êtes préoccupé par le bien-être de vos enfants, vous estimez probablement, comme chaque parent qui se respecte, que la qualité de leur relation avec leur père ou leur mère est importante, pour ne pas dire essentielle, à leur développement.

En tant que parent, si vous avez des enfants mineurs qui n’adressent plus la parole à votre conjoint (la mère ou le père de vos enfants), vous viendrait-il à l’esprit de dire que vos enfants vont très bien ?

Les déclarations anodines de ce genre de parent, au sujet de ses enfants, mettent en lumière son comportement aliénant, en dépit de sa tendance à nier le problème.

„ Nous sommes tous capables de croire des choses que nous savons être fausses et ensuite, lorsque nous devons finalement admettre notre erreur, déformer impudemment les faits pour montrer que nous avions raison. Intellectuellement, il est possible de procéder ainsi pendant une durée indéterminée : seul s’y oppose le fait que, tôt ou tard, une conviction erronée se heurte à la dure réalité, généralement sur un champ de bataille. “
- George Orwell -

Vous chercherez alors à comprendre la nature du problème qui rend impossible ce dialogue. Si vous constatez qu’il ne s’agit pas d’un simple caprice passager de la part de vos enfants, vous essayerez de le résoudre en sollicitant la participation de toutes les personnes concernées.
Cette manière de voir la relation entre vos enfants et leurs parents est indépendante de votre situation conjugale. De nombreux parents divorcés font un réel effort pour préserver les liens de leurs enfants avec l’autre parent, malgré leur ressentiment, justifié ou non, envers leur ex-conjoint.

Avenir plein de promesses

Par contre, le genre de parent dont nous parlons, non seulement affirme ne rien remarquer d’anormal chez ses enfants, mais de plus, il n’hésite pas à balayer les légitimes interrogations de l’autre parent (leur mère), en rétorquant de but en blanc que les enfants vont très bien. Sous-entendu : « Sans toi ! »
En réponse aux demandes répétées de contact de l’autre parent, il daignera finalement mentionner dans une missive, adressée, non pas à cette dernière avec laquelle il est selon lui impossible de communiquer, bien qu’elle ait fait de nombreuses tentatives de médiation toutes avortées, mais à la mère de celle-ci – avec laquelle il se trouve soudain des affinités, alors que belle-maman était un point de friction continuel avant leur divorce – les réussites scolaires de ses enfants, leur avenir plein de promesses, leurs projets de vacances (sans l’autre parent bien entendu), ainsi que les tâches prioritaires qu’ils doivent accomplir pour la collectivité, comme le nettoyage des rivages maritimes de leur lieu de résidence.
Ce parent n’oublie pas de verser une petite larme pour le compagnon à quatre pattes, qu’il a la tristesse de voir vieillir. Parce que le toutou a été un compagnon affectueux pour les enfants, bien plus qu’aurait pu l’être le parent mis sur la touche. Bien entendu, le parent aliénant se garde bien d’aller au bout de sa pensée, laissant, selon son habitude, aux autres le soin de tirer les conclusions qui s’imposent.

Peu importe que depuis des années, ce parent n’ait jamais consenti à permettre un rapport de ses enfants avec le parent honni. Peu importe, qu’il s’exprime encore sur les choix et les préférences de ses enfants, alors qu’ils sont désormais majeurs. Peu importe, la douleur de l’autre famille. Peu importe, les grands-parents vieillissants, les tantes, les oncles, les demi-frères et les demi-sœurs, du côté du parent exclu, tous désireux de revoir les enfants enlevés brutalement à leur affection. Peu importe, toutes ces personnes écartées de la vie des enfants, à la suite de la décision unilatérale de ce parent. Peu importe, finalement, les droits légitimes de ces enfants, qui n’ont certes pas demandé qu'une partie de leur famille soit ainsi reléguée aux oubliettes.

Tout est normal

Ce parent est assez effronté pour prétendre que tout va pour le mieux du monde. Lorsqu’il fanfaronne en parlant de l’intérêt supérieur de ses enfants, ce parent ne dit pas qu’il pense exclusivement à lui et à son confort personnel.  C’est la seule chose qui compte véritablement à ses yeux. Et, peu importe les dégâts collatéraux. D'autant plus qu'il n'en est pas à son coup d'essai.
N'est-ce pas éreintant de devoir constamment rendre des comptes avec un passé que l'on a décidé d’effacer ?
Pour ceux qui ont l'habitude de traîner des vieilles casseroles, il n’y a rien de plus pénible que de s’attarder à regarder sur les bas-côtés de la route. Pour l’avenir des enfants, passons à autre chose et gardons le cap !
Est-il pour autant insensible, inconscient et irresponsable, puisque ses enfants semblent avoir tant d’attachement pour lui ?
N’oublions pas qu’il lui arrive de temps en temps d’éprouver des sentiments. Non seulement pour le chien fidèle et soumis qui va prochainement aller au paradis, mais encore pour la santé de la grand-mère des enfants qui s’est soudain dégradée. La pauvre, comme mère substitutive après la rupture, elle s’est tellement sacrifiée pour ses petits enfants ! Sans parler du grand-père si dévoué pour la paroisse et la famille.  Le grand-père qui a pourtant constamment soutenu la politique de la terre brûlée de son fils, l'aidant même à préparer l'enlèvement parental, avec tout le zèle d’un bigot convaincu d’œuvrer pour la bonne cause.

Surtout, ne vous aventurez pas à fourrer le nez dans les affaires de cette honorable famille.

Circulez, il n’y a rien à voir !