La société, telle que nous la vivons dans le monde occidental, contient ses angles morts inaccessibles au regard des curieux. C’est dans ces zones cachées que l’abus a la propension de se développer.
La moindre des choses que l’on puisse exiger de quelqu’un, avec lequel on décide de s’investir dans un projet commun, est qu’il fasse preuve du même engagement que le nôtre. Cet objectif est bien sûr louable, car on ne voit pas très bien comment construire une relation solide sans cet accord réciproque.
La victime ressent que la clé du problème ne dépend plus d’elle-même, mais de la personne qui abuse d’elle. C’est parce que la victime n’a plus droit à la parole, comme dans le cas d’un enfant maltraité, ou que son avis importe guère, comme celui d’un employé stigmatisé, mis sur une voie de garage, que paradoxalement le lien se renforce avec l’abuseur.
Un ami ne vous juge pas, ne vous condamne pas. Il est pondéré, ouvert. S'il manifeste un esprit critique, c'est dans le bon sens du terme. Il ne cherche pas à vous convaincre. Il ne vous oblige pas à le suivre. Il vous respecte, même s'il ne partage pas vos idées. Il vous accompagne volontiers, mais ne vous impose pas sa présence. Vous pouvez compter sur lui quand vous êtes dans la détresse.
Certains s’imaginent qu’aimer inconditionnellement est un vrai supplice de tantale qui doit les conduire, à l’image d’un saint, à tout accepter, à tout supporter. Ainsi ces accros de l’amour fou sortent lessivés de chacune de leurs relations.