Problème épineux s’il en est : comment faire prendre conscience à un enfant qu’il est manipulé par un adulte, lorsque cet adulte est le parent qui s’occupe de l’enfant et qu’il renverse de plus les rôles, en prétendant que c’est l’autre parent, celui qui dénonce cet abus, qui est un manipulateur ?
Dans ces situations, où un parent exclu de la vie de l’enfant, sans aucune justification acceptable, constate de visu les effets dévastateurs de l’aliénation, ainsi que de la réécriture de la réalité qu’elle induit, il est quasiment impossible de dénoncer la prise d’otage, physique et mentale, exercée par un individu sur des mineurs, lorsque ces derniers sont les enfants du ravisseur. Cette réalité biologique légitime une des formes les plus pernicieuses de maltraitance enfantine, dont les effets perdurent, dans la plupart des cas, jusqu’à l’âge adulte et souvent au-delà.
„ Comment des individus dont les jugements sont prédéterminés par des schémas mentaux rigides peuvent-ils acquérir la capacité de changer d'opinion ? La réponse pessimiste et réaliste est qu'il est souvent trop tard. “
- Pierre-André Taguieff -
L’enfant se trouve instrumentalisé de telle manière que les effets de ce conditionnement laissent des traces indélébiles, autant dans son fonctionnement mental que dans son comportement. Une fausse idée, mais couramment répandue, est de croire que l’enfant va prendre conscience de l’abus qu’il a subi une fois qu’il aura la liberté de penser par lui-même. Cependant, rien n'est moins sûr : l’enfant aliéné devenu adulte a acquis des automatismes qui désormais régissent sa vie.
L’aliénation parentale favorise l’émergence d’une vision manichéenne, où les prises de décisions sont motivées par des impulsions instinctives, ne laissant aucune place à l’interrogation et au raisonnement. L’esprit de l’enfant a été façonné, fréquemment dès son plus jeune âge, afin qu’il réagisse instantanément aux sollicitations externes en adoptant des réflexes primaires, lui permettant de gérer la situation conflictuelle à laquelle il se trouve confronté. On lui a appris à classer péremptoirement les signaux qu’il reçoit de l’extérieur, selon le schéma dichotomique imposé par le parent manipulateur. Le monde de ce parent représente dorénavant la normalité, c'est-à-dire tout ce qui est bon et acceptable, alors que le parent exclu personnifie tout ce qu’il faut condamner et rejeter. Ce mécanisme d’exclusion est donc extrêmement vital pour l’enfant, car sans cela il ne serait plus en mesure de dominer ses pulsions agressives qui s’extériorisaient alors dans le cadre dans lequel l’aliénation s’exerce. Autrement dit, dans sa relation avec son abuseur.
Néanmoins, cette capacité de projeter sur une cible extérieure la cause de tous ses tourments ne parvient pas à canaliser toute la haine et le ressentiment que l’enfant éprouve, du fait de la coercition qui lui est imposée et qui l’empêche d’exercer ses droits fondamentaux.
L'impasse
En d’autres termes, il est demandé à l’enfant de haïr un de ses parents, qui d’une part n’adopte pas une attitude qui justifie un tel rejet, et qui d’autre part n’est pas présent dans sa vie pour faire face à son malaise. L’enfant reste donc dans le doute. En particulier lorsque le comportement du parent rejeté est diamétralement opposé à celui que l’on attend de quelqu’un de vraiment mauvais. L’enfant n’a ainsi que des raisons futiles, qui ne résistent pas à l’analyse, pour justifier le traitement injuste infligé à ce parent détesté et rejeté, que ce soit sa mère ou son père.
Compte tenu que ce parent partage également une réalité biologique avec l’enfant qui l’a exclu de sa vie, ce dernier se retrouve face à un dilemme terrible.
Comment peut-il réellement éliminer une partie de lui-même, de la manière qui lui est indiquée par le parent aliénant, sans que cela laisse des séquelles dans sa propre personnalité ?
C’est bien sûr impossible, à moins que le parent mis sur la touche incarne véritablement le mal absolu.
Cette impasse insoluble nous permet incidemment de comprendre pourquoi le parent manipulateur doit impérativement pourrir la situation, afin de la rendre la plus conflictuelle possible et de justifier ainsi la problématique de son enfant. C’est uniquement à ce prix que l’enfant sera vraiment convaincu que l’abus qu’il subit se justifie ; c’est-à-dire que la privation de contact avec l’autre parent, ainsi que la violence psychologique, à laquelle il est quotidiennement confronté pour lui faire accepter une vision de la réalité profondément dénaturée, sont pleinement justifiées.
De nombreux enfants aliénés cohabitent ainsi avec les contradictions abyssales d’un monde factice et incohérent. Une réalité qui leur a été imposée, contre leur gré, parfois dès leur prime enfance, par un parent malveillant et perturbé, dans le seul but de contrôler totalement leur progéniture (les seuls êtres vulnérables se prêtant à cette maltraitance) et d’éviter ainsi l’émergence de toute voix dissonante mettant à mal l’édifice construit.
La souffrance du parent aliénant
De nombreux observateurs restent stupéfaits de constater que les parents aliénants, qui agissent de la sorte avec autant de détermination pour éliminer de la vie de leurs enfants un parent qui les aime, n’ont en réalité que des motivations purement égocentriques. Ces parents n’ont qu’une volonté : garder le contrôle. Éviter qu’on leur porte ombrage. Éviter de perdre leur autorité. Éviter de perdre l’amour et le respect de leurs enfants.
Que de tels parents puissent penser qu’ils parviendront à gagner l’affection de leurs enfants en les faisant haïr l’autre parent est déjà en soi une révélation assez perturbante, qui met en lumière, non seulement le manque d’empathie de ces parents envers leurs propres enfants, mais surtout le peu d’amour à leur égard.
Tout le respect que ces parents accordent à leurs enfants est étroitement lié à l’obligation de ceux-ci de prendre parti pour eux dans la guerre qu’ils livrent à l’autre parent.
Comment peuvent-ils prétendre aimer, alors que leur cœur est rempli de haine ?
Celui qui analyse l’aliénation, avec toute l’attention requise, n’est pas au bout de ses surprises lorsqu’il constate de plus que cette hostilité terrible, qui semble légitimer l’exclusion d’un parent, ne repose en réalité que sur du vent.
Dans la plupart des cas d’aliénation, le parent exclu n’a jamais eu un comportement indigne, ni vis-à-vis de ses enfants, ni de son ex-conjoint. Il était présent dans la vie de ses enfants. Il était fidèle à son conjoint. Il ne souffrait d’aucun problème psychologique particulier, ni d’addictions. Il avait une activité professionnelle et une vie plutôt équilibrée.
Comment expliquer alors le besoin de rupture du futur parent aliénant ?
Comment expliquer parfois le kidnapping parental qui se réalise sans aucune explication ainsi que l’écartement forcé d’un parent qui, sans être parfait, n’en a pas moins été dévoué et affectueux ?
Dans ces situations, ce qui semble intolérable pour ces parents qui désirent prendre le contrôle exclusif de leurs enfants, c’est d’abord de constater leur profonde insatisfaction, malgré le fait qu’à leur place, de nombreux autres parents pourraient se sentir comblés. Après tout, ils ont un époux qui les aime, une situation sociale qui est loin d’être sans perspective, des enfants qui sont bien entourés, leurs propres parents qui se réjouissent peut-être de voir une autre famille grandir.
Mais, qu’est-ce qui leur manque donc ?
Cette réalité, beaucoup plus courante qu’on ne le pense, met en évidence à quel point certaines personnes n’arrivent jamais à se contenter de leur condition. Elles estiment à tort que leurs voisins sont mieux lotis. Elles se fondent sur des éléments extérieurs pour en déduire que le sort de ces personnes a été plus favorable. Elles se sentent par ailleurs outragées de ne pas avoir reçu le même traitement de faveur. Ces personnes s’estiment lésées. Elles sont outrées et pleines de ressentiment.
Rien ne parvient à les consoler. Ces parents sont malheureux et ce constat se renforce encore plus lorsqu’ils constatent le bonheur autour d’eux. Certains psychologues parlent de dépression pour illustrer de tels états d’esprit, sans tenir compte de la profonde malveillance qui anime certains de ces parents, dont l’unique but semble être la destruction de toute trace de joie autour d’eux. Parfois, ces parents se consacrent à cette tâche avec une telle détermination et un tel engouement que leur comportement laisse pantois.
Il est essentiel de se mettre dans l'état d'esprit de ces parents pour comprendre des agissements qui au premier abord semblent irresponsables et chaotiques. Lorsque ces parents, futurs preneurs d’otage de leurs propres enfants, les voient s’ébattre insouciants et heureux avec leur conjoint, ils en ressentent de la jalousie et de l’envie. C’est comme s’ils recevaient un coup de poignard dans le dos. Ils ne leur viendraient jamais à l’idée qu’ils puissent aussi participer. Ils se sentent exclus. Ils aimeraient être à la place de leurs enfants, mais en raison de leur configuration mentale, c’est pour eux une mission impossible.
On ne peut pas expliquer autrement la haine pathologique de ces parents aliénants que comme le désir de prendre une juste revanche contre ce qu’ils estiment être un affront intolérable. C’est-à-dire celui d’avoir été privé de cette affection qu’ils comptaient probablement obtenir de leur propre père ou mère.
Probablement, pensent-ils ne pas pouvoir acquérir une reconnaissance totale de la part de leurs conjoints et de leurs enfants. Chez ces parents, les enfants acquièrent alors une fonction réparatrice : celle de soigner les blessures narcissiques de leurs géniteurs. Ces enfants sont perçus comme les instruments de leur équilibre. Ils ne sont que le prolongement d’eux-mêmes. Ils sont chosifiés. Ainsi, ces enfants se trouvent devant la tâche insurmontable de rendre heureux leurs parents.
Faut-il alors en conclure que dans l’esprit de ces parents aliénants, le bonheur ne peut s’obtenir qu’en le dérobant aux autres et que leur joie ne peut s’exprimer qu’à travers l’exclusion ou la punition de l’autre parent ou de toute autre personne qui s’oppose à eux ?
Un tel raccourci est facile à faire, mais il semble exagéré et fondamentalement injuste envers ces parents en souffrance.
Relativement peu d’investigations ont été réalisées sur le passé des parents aliénants, mais il semble que leur développement affectif soit étroitement lié à un mode purement utilitaire de percevoir les relations humaines. L’affection qu’ils ont reçue de leurs propres parents était probablement essentiellement conditionnelle. Il n'est pas exclu, que dans leur propre enfance, ils aient eu pour seule vocation de combler les frustrations parentales.
Finalement, il est fort probable que l’aliénation et ses mécanismes primaires de projection aient opéré dans leurs propres familles. Ces parents n’ont probablement pas connu une vraie satisfaction émotionnelle et affective dans des interactions toutes établies sur le culte des apparences et la nécessité d’assumer une fonction réparatrice. N’ayant jamais été acceptés pour ce qu'ils étaient vraiment, ces enfants n’ont fait que reproduire les dysfonctionnements de leurs propres parents.
En manque d'auto estime, les parents aliénants attachent une très grande importance à ce que l’on pense d’eux. Ils cherchent constamment à projeter une bonne image. Leurs relations interpersonnelles sont souvent troublées par les conflits et les litiges. Ce n’est pas étonnant si l’on considère leur manière très polarisée de voir le monde. Ils ont finalement peur de perdre la face. C'est pour eux le danger ultime qui fait qu'ils s'accrochent désespérément à leurs enfants. Il faut plutôt les prendre en pitié et les plaindre.
La prise de conscience
Cette évolution plutôt négative permet d’entrevoir, non seulement la difficulté de la tâche à laquelle se trouve confronté un parent exclu de la vie d’enfants manipulés, mais aussi la nécessité de briser cette logique pernicieuse assez tôt, s’il entend inverser une tendance plus ou moins irréversible.
Il existe plusieurs axes d’intervention qui doivent tous mettre l’accent sur la restitution de la réalité à travers le rétablissement des faits. Comme nous l’avons souligné plus haut, c’est le mécanisme de transformation de la réalité, induit par le parent aliénant, qui autorise les distorsions cognitives de l’enfant. Cependant, compte tenu de l’implication intime et profonde des enfants dans cet engrenage, et considérant que le degré de sensibilisation de l’opinion publique à ce genre de maltraitance est en l’état actuel tout à fait insuffisant pour sanctionner ce genre de délit, toute la stratégie de désamorçage doit se réaliser de manière indirecte. Par comparaison, l’intervention équivaut à celle de proches qui essaient de sortir un enfant d’une secte, avec une différence fondamentale toutefois qui pose divers challenges. En effet, dans le cas de l’aliénation parentale, l’enfant n’a absolument pas l’impression d’être dans une secte, car l’idéologie à laquelle il est soumis n’a aucune dimension spirituelle, bien qu’elle repose sur les mêmes raisonnements dichotomiques.
Une autre distinction à faire, par rapport à la condition de l’enfant embrigadé dans une secte, est que l’enfant aliéné manque de raisons objectives de toujours accepter une réalité manichéenne. Dans une secte, c’est au contraire le prérequis de base que de penser que tout ce qui se situe à l’extérieur est fondamentalement mauvais, mais ce processus ne se justifie plus lorsque l’enfant aliéné acquiert une certaine indépendance. Il doit avancer dans le monde, se faire une place, devenir autonome, alors que le disciple de la secte rejette totalement le monde extérieur et ne vise pas à approcher une autre réalité que celle qui lui a été imposée. Cette possibilité de transformation positive de l’enfant aliéné est souvent le seul espoir entretenu par des parents exclus de la vie de leurs enfants. Il ne faut jamais sous-estimer cette hypothèse de délivrance, amenée par les circonstances de la vie et par les transitions importantes qu’elle génère.
Si la vérité de la manipulation ne peut pas être brutalement révélée à l’enfant, qui de toute manière la rejetterait instantanément, il est néanmoins crucial, sinon décisif, de l'aider à développer autant que faire se peut ses capacités d’observation, afin qu’il parvienne lui-même à se rendre compte de l’abus qu’il subit. Bien évidemment, la prise de conscience de l’enfant dépend de sa maturité psychique et intellectuelle, ainsi que de sa faculté à tisser des liens gratifiants, d'abord avec d’autres personnes de son entourage et ensuite avec des camardes de classe et leurs familles respectives.
Le modèle imposé par le parent aliénant va tôt ou tard entrer en contradiction avec les impératifs d'une réalité élargie que l'enfant découvre au fur et à mesure qu'il grandit. Auparavant, ce parent avait transformé son abus en preuve de dévouement et d’affection. Ce psychodrame ne tient plus, parce que la diabolisation de l'autre parent n’a plus lieu d’être. Il arrive un moment où, face à la réalité complexe du monde extérieur, cette logique binaire et coercitive n’a plus de prise. Le mythe, derrière lequel le parent aliénant s’est toujours réfugié, commence à se lézarder de toutes parts. Il ne peut plus légitimer sa haine viscérale. Ses prétextes ne prennent plus. Il est à court d’arguments. Il ne parvient plus à justifier pourquoi ses prétendus ennemis demeurent aussi dangereux qu’il le prétend.
Le rôle du parent exclu
Cependant, il ne faut pas croire qu’en devenant adulte, l’enfant manipulé va obligatoirement changer sa manière de penser, notamment en relation avec les personnes qui ont été exclues de sa vie.
Compte tenu de la gravité de la maltraitance infligée à leurs enfants, on s’interroge volontiers de savoir si, d’un point de vue éthique, la manière indirecte adoptée pour confondre les parents aliénants est la bonne. On aurait plutôt tendance à penser que la communication directe de la vérité à leur sujet serait suffisante pour les sanctionner et pour infléchir leur attitude.
Cependant, il n’en est rien. Ces parents sont d’abord convaincus qu’ils sont dans leur bon droit en agissant de la sorte. Ils ont des soutiens parmi leurs proches. Ils disposent parfois d’avocats, de psychologues et de travailleurs sociaux qui les écoutent, les encouragent, les excusent et finalement légitiment leurs abus. Par ailleurs, ils prétendent toujours agir par amour pour leurs enfants et uniquement dans l’intérêt de ces derniers. Ces enfants n’exhibent que rarement des traces de sévices physiques. Ils ne subissent qu’une violence essentiellement psychologique, qui ne laisse aucune blessure observable à l’œil nu.
La dissonance ressentie par les victimes de l’aliénation provoque de nombreuses contradictions qui émergent progressivement à leur conscience, s’ils font preuve d’un certain esprit critique. Le parent exclu a indiscutablement un rôle bénéfique à jouer dans la déprogrammation de ses enfants s'il parvient à faire preuve d'une grande patience et à transmettre des messages positifs et sécurisants à l'enfant. Il doit surtout éviter de répondre aux provocations visant à entretenir le clivage et la polarisation engendrés par ce type de conflit. Dans les grandes lignes, il doit adopter un système de communication en tous points contraire à celui du parent aliénant.
1. Développer le sens critique des enfants.
Poser des questions ouvertes. Leur parler éventuellement de manipulation, mais en évoquant des situations qui ne le concernent pas directement ou tout au moins pas le parent aliénant.
2. Mettre en évidence les contradictions du parent aliénant.
Les contradictions vont s'amplifier au fur et à mesure que l’enfant se libère de l’emprise du parent aliénant. Ce qui, tôt ou tard, l'incitera à vérifier par ses propres moyens et de ses propres yeux ce qui lui a été dit.
Le parent rejeté, une fois qu’il a bien maîtrisé le fonctionnement de l’aliénation et qu’il a mis en évidence les stratagèmes utilisés par le parent abusif, sera capable de provoquer sciemment ces contradictions. Concrètement, cela consiste à conduire le parent aliénant à se contredire, soit en allant au bout de sa logique, au risque de devoir tomber le masque, soit en créant une situation dont l’absurdité sera directement observable par les enfants.
3. Tenir un discours positif envers les enfants.
Avant toute chose, il faut bien veiller à ne jamais réagir impulsivement à leurs critiques et remarques blessantes. Il s’agit d'infuser en eux autant l'idée que l'amour inconditionnel existe et que les désaccords ne conduisent pas à effacer le respect mutuel, et par ailleurs que les problèmes peuvent se résoudre avec calme et concertation. Le parent rejeté doit mettre en perspective que toute relation peut se développer harmonieusement si les critiques sont constructives.
4. Non-confrontation et transparence avec le parent aliénant.
Afin que la stratégie de désamorçage de l'aliénation fonctionne, il est impératif de devenir totalement imperméable à ses provocations, de ne plus jouer son jeu et de ne plus se sentir contraint par sa logique coercitive. Il est également essentiel de ne pas blâmer ce parent et de mettre plutôt en évidence ses qualités. Ne pas l’accabler pave indubitablement la route pour lui offrir, par la suite, une porte de sortie honorable.
Il est aussi nécessaire de faire preuve de la plus grande transparence avec ce genre de parents. Ne pas leur poser d’ultimatum. Leur laisser toujours le choix, ne pas les sermonner. Leur montrer que la réalité n’est pas si simpliste, tempérer leurs propos. Et, surtout, ne pas chercher à les changer.
Ces dispositions visent à les rassurer sur les intentions du parent exclu qu'ils savent avoir profondément blessé et dont ils attendent de sa part une juste revanche. Les parents aliénants savent très bien de quoi ils se sont rendus coupables. Ils ont forcément de la peine à imaginer que le parent écarté a renoncé à se venger, même lorsqu'il a refait sa vie avec quelqu’un d’autre. D'où la nécessité de les tranquilliser sur ce point essentiel.